il avance sur des pavés d'ivoire
sur des socles bâtis de points et de nombres
promeneur léger surpris de son propre voyage
poses provisoires en ces rencontres périssables
repos d'un instant sur les basses tables des dominos
claquements sans beaucoup d'écho lueurs d'ivoire
il marche entouré des derniers points de nombres
et la flamme invisible des alignements bourdonne
sur le bois de ses doigts reconnaissance néanmoins
à ce vent dans les claquements qui ne se tait point
en bas s'amasse l'épaisseur des poses anciennes
la précipitation des nombres jadis clairs
la pétrification des mains et des poings
en bas le cimetière du point et du nombre
les assises de ses poses de ses regards et de ses dominos
le lit profond dont s'éloigne à l'alignement toute crainte
plus haut tremble ce qui résiste encore à la pose
plus haut brillent l'ivoire et les échos de quelques points
avant de s'enfoncer à leur tour dans la table
ses mains fulgurent au dessus de l'alignement
puis vient enfin ce qui pourrait vaincre le claquement
l'air plus léger que l'air et les cimes le domino
peut-être les propos d'un point évoquant un nombre
entendu quand la table s'approche et qu'un vain bruit de pose
pour la centiéme fois vient déranger l'exhalaison des mains
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